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Céline Lachkar, artiste sensible et protéiforme, en février à la Vitrine

À l’occasion de son vernissage à la Vitrine, rencontre avec une artiste qui nous prouve que Mulhouse est bien la ville de tous les miracles. Mais que diable vient faire une Niçoise en cette salade ?

Céline, niçoise d’origine, étudie aux beaux-arts d’Angoulême et de Paris, avant de s’établir à Freiburg pour raisons artistiques. Les hasards de la vie l’amènent ensuite à rentrer en France. Mais où donc se poser ? La ville hexagonale la plus proche fera l’affaire. Mulhouse ou Colmar ? Géographiquement, elle hésite. Politiquement, c’est différent. Avec ses balcons dégoulinant de géraniums, la préfecture du Haut-Rhin ressemble trop à une vitrine et à une carte postale. De l’autre côté, Mulhouse. Malgré ses habitants abimés, cette ville en creux l’attire. Car ce creux mulhousien appelle à la créativité, et la jeune femme sent une force d’initiative dans cette cité ouvrière. Elle rencontre d’ailleurs beaucoup d’habitants motivés pour faire bouger la ville. A quoi donc tient le destin d’une vie, à quelques graines plantées d’une plante herbacée… Installée depuis près de 5 ans dans la cité du Bollwerk, Céline s’y sent finalement bien.

« Dans ma pratique pluridisciplinaire, le dessin reste ma maison. »

Définir les créations de l’artiste n’est pas facile. La jeune femme est multimédia, poly-surfaces, protéiforme … Depuis toute petite, elle tient un pinceau ou un crayon. Elle voulait être dessinatrice avant d’être égyptologue ou kinésithérapeute. Mais elle pratique tous les supports, touche à tout, ou presque. Peinture, photo, édition, sculpture, vidéo, son, objets, bijoux textile … Elle a même réalisé un vitrail ou taillé la pierre, elle chante mais ne joue pas d’instruments. Cet éclectisme apparent trouve sa cohérence dans une diversité précieuse où tout s’enrichit mutuellement. Même si la galère est souvent au coin de la rue …

Car peut-on vivre de son art à Mulhouse ? Pas facile le métier de créatrice tout azimuth. Inscrite à la maison des artistes, notre Niçoise doit jongler entre ateliers d’arts plastiques pour enfants, visites guidées et stages au musée d’impression sur étoffes, et parfois missions photographiques et graphiques. Parce que vendre ses œuvres en galerie est un véritable parcours du combattant.

Un côté magique, comme un oracle

Heureusement reste la Vitrine, même si la boutique associative de l’avenue Kennedy est un peu petite pour accueillir la créativité multiple de l’artiste. Alors, que va découvrir le public durant tout le mois de février ? Orpaillages ! Des dessins, une série commencée en 2005, puis interrompue. Ce ne sont pas des croquis, plutôt une façon de dessiner, un mode de recherche. « C’est une sorte de dessin automatique, je ne réfléchis pas en le faisant, je pense à un mot, une phrase, je pose les points sur la feuille là ou ça m’attire. Il y a un côté magique, comme un oracle. Ça peut aboutir à des formes nuageuses, vaporeuses, mais souvent des formes reconnaissables apparaissent qui font écho à la phrase, sans chercher pour autant à l’illustrer. Ce qui est un vrai jeu d’équilibre et de non-maîtrise. Je dessine souvent les yeux fermés, je laisse venir, ça s’agglomère tout seul. »

Un univers de douceurs en magie brute

Des projets ? Beaucoup ! Un grand dessin, une série de peintures, un panorama vidéo, un projet sonore, des photos de mains de créateurs à l’ouvrage, l’édition de livres …

Pour découvrir Céline Lachkar :

  1. Vernissage de la mini-expo Orpaillages, samedi 8 février à partir de 17h à la Vitrine, 53 avenue Kennedy à Mulhouse. Visible jusqu’au 1er mars. Infos tél. 03 89 33 11 11 www.danslavitrine.com

  2. Portes ouvertes motoco chaque premier dimanche du mois sur la friche DMC 13 rue de Pfastatt. Ateliers à visiter.

  3. www.celinelachkar.com


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