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Le « coup de frime » d’un grand pudique – Article paru dans l'Alsace, le 01/12/2011 par S

Sined, alias Denis, et Marie présenteront vendredi la nouvelle perle du talentueux rouquin mulhousien à la Vitrine. Photo S.F.

Le très singulier Sined présente son nouveau CD « Live in Auckland », vendredi à La Vitrine. Cinq titres qui dévoilent une facette extravertie et décalée de l’œuvre de l’artiste mulhousien.

En voilà un qui maîtrise comme peu d’autres l’art de l’hypnose sonore, du magnétisme trouble que peut exercer une rythmique répétitive, charriant un phrasé posé de prophète rock. Dans l’incertaine lignée de groupes comme Joy Division ou Suicide, ou d’Alain Bashung période Play Blessures, le Mulhousien Denis Scheubel laboure sans relâche un sillon très personnel, et ce en toute discrétion. Faisant suite à une flopée de projets, l’album Bruit roux, publié en 2007, cristallisait pourtant le meilleur de l’inspiration de son auteur, désormais connu sous le nom d’artiste de Sined. Les culbutes verbales semblent se fondre et se renouveler dans les paysages sonores brumeux, à la lisière du rêve éveillé, de cette œuvre étonnante, suggérant par endroits une manière inédite de faire sonner la langue française et d’envisager la notion de « poésie sonore ». C’est pourtant avec un mini-album 100 % anglophone que Sined revient aujourd’hui aux devants de l’actualité discographique locale. « L’anglais m’attire de plus en plus, ça me permet de m’exprimer de manière à la fois plus pudique et plus directe », explique l’artiste. Une manière paradoxale de mettre de la distance dans son travail ? Histoire d’en rajouter encore un peu, ce Live in Auckland a, comme son nom l’indique, été enregistré en Nouvelle-Zélande, dans un petit club, devant un public plus ou moins attentif… « Ça s’appelait le Club One, précise le malicieux rouquin. Mais inutile de le rechercher, il a brûlé depuis ! » Soit. En tout cas, le travail de mise en scène sonore, effectué avec le fidèle Rémy Bux, est bluffant : il est conseillé d’écouter le CD au casque pour se plonger dans une ambiance « live » vibrante et accidentée, plus vraie que nature. Avec l’impression de recevoir une carte postale écornée, venue de l’autre bout du monde. Drôle d’objet. À un mètre du sol « Cet album, c’est un coup de frime… Parce qu’en concert, tu te retrouves à un mètre du sol et t’as intérêt à l’assumer. C’est inexplicable, tu te retrouves dans des états que rien ne peut remplacer. » D’où le côté extraverti de cet assortiment de blues branlants, malmenés par des boucles électroniques qui s’entrechoquent, des dérapages de guitares noisy, des chutes abruptes… « On a fait du neuf avec du vieux, commente Marie, qui joue de la guitare basse sur ce Live in Auckland. On a utilisé des boucles et des textes que Denis avait laissés de côté ». Et, en toute logique, on a invité Johnny, « le maori du coin », à poser sur la couverture.

Y ALLER Sined présente « Live in Auckland », vendredi 2 décembre à partir de 17 h, à la Vitrine, 53, avenue Kennedy à Mulhouse.


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