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RADIOS LIBRES : LE PASSE GLORIEUX DES ANNEES 1980


Nombre d’anciens présentateurs de Fréquence Mulhouse ont continué à sévir d’abord sur le web et maintenant sur les ondes grâce à MNE, comme Francine (ici en photo, au cours des années 1980), animatrice de « Zénébou World » et du « Stammala » avec Fanfan. DR

Nombre d’anciens présentateurs de Fréquence Mulhouse ont continué à sévir d’abord sur le web et maintenant sur les ondes grâce à MNE, comme Francine (ici en photo, au cours des années 1980), animatrice de « Zénébou World » et du « Stammala » avec Fanfan. DR



L’aventure des radios libres autour de Mulhouse commence tôt : dès 1977, l’équipe militante de Radio Verte Fessenheim, future Dreyeckland, joue à cache-cache avec les autorités pour faire entendre une information alternative sur les ondes… Puis, en 1981, Fréquence Mulhouse débarque avec une liberté de ton inégalable, dont les animateurs de l’époque se souviennent bien. « On était une famille d’amis totalement libres de passer ce qu’on voulait, ce qui était tout neuf pour nous , raconte Francine Hebding. J’animais une émission rock de deux heures , évoque Patrice Touvet. La passion nous guidait, les gens nous appelaient beaucoup pour faire des commentaires. C’était structuré, on passait beaucoup de temps à préparer nos émissions, il y avait une vraie cohérence dans le ton. » Rock, jazz, classique, musiques expérimentales, cinéma, littérature avaient tous leur place sur Fréquence Mulhouse. Parmi les programmes légendaires, citons les Nuits du loup en direct du Caesar Palace, avec des concerts mémorables comme celui de Johnny Thunders.

Vingt ans d’attente

L’âge d’or des radios libres prend fin dans la deuxième moitié de la décennie : Fréquence Mulhouse est contrainte de partager sa fréquence avec Radio Star avant de disparaître. Dreyeckland se mue en radio commerciale… L’ébullition et les rencontres nées autour de ces radios aboutissent cependant à la création du Noumatrouff, en 1992. « Avec Jean-Luc Wertenschlag, ça fait vingt ans qu’on essaye d’obtenir une nouvelle fréquence FM pour une radio libre » , souligne Fanfan, ancien de Fréquence Mulhouse, actuellement sur MNE, tout comme Francine (alias Zénébou) ou Schub, « le pape du rock’n’roll à Mulhouse ». « Maintenant qu’on l’a, cette fréquence, on espère recruter du monde ! » L’aventure continue !

Sylvain Freyburger


« Un ouragan de liberté »


Devançant allégrement les radios nationales avec jusqu’à 50 % de parts d’audience, Radio Star était tout simplement « LA » radio la plus écoutée à Mulhouse dans les années 1980. « On s’est lancé en 1982 avec deux associés , se remémore Marc Zenou, aujourd’hui président du groupe Gymnase fitness club (GFC). C’était un ouragan de liberté ! Quand les gens entendaient dire ‘‘En direct de Mulhouse’’, ils trouvaient ça incroyable, maintenant c’est la norme… On a créé un nouveau métier. »

Au cours de ces années de liberté, les Mulhousiens à l’écoute de Radio Star se passionnent ainsi pour les débats politiques enflammés entre Joseph Klifa, Jean-Marie Bockel et Gérard Freulet. Ils suivent les aventures du FCM en 1re Division. Ils ont la stupéfaction d’entendre enfin de l’alsacien sur les ondes grâce à l’émission de Rose… Certaines émissions resteront mythiques, comme la coquine Rectangle Blanc animée par Robin Guillaucheau après minuit. De même, les diffusions en direct du Caesar Palace, la discothèque phare de l’époque : « On venait de lancer le lieu, poursuit Marc Zenou, le cumul avec la radio a donné une impulsion unique. »

Une véritable jungle

La popularité de cette radio bien nommée paraît inimaginable aujourd’hui : « Il y a eu un embouteillage sur toute la rue d’Illzach quand on a distribué des autocollants ! » La radio a évolué avec son temps : l’autorisation de la publicité en 1984 et le formatage qu’elle implique, la régulation des fréquences – la bande FM étant alors devenue une véritable jungle – les décrochages locaux des nationales, ont progressivement changé la donne. Au début des années 1990, Radio Star s’associe avec NRJ et devient Rires & Chansons, puis Nostalgie avec le départ de Marc Zenou. La tranche locale y est toujours animée par Robin. « J’ai quitté le groupe NRJ en 2001 , rappelle encore Marc Zenou. Je n’ai pas de nostalgie, à un moment il faut tourner la page : c’était une époque ». Mais quelle époque !


Même s’il a aujourd’hui changé de domaine d’activité, le Mulhousien Marc Zenou se souvient très bien de ses années « Radio Star ». Archives L’Alsace/Denis Sollier

Même s’il a aujourd’hui changé de domaine d’activité, le Mulhousien Marc Zenou se souvient très bien de ses années « Radio Star ». Archives L’Alsace/Denis Sollier



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