En l’espace de quelques mois et une poignée de rendez-vous, le Slam prend position sur le terrain mulhousien, mais pas seulement.
C’est avec l’apparition, et le succès, de Grand Corps Malade, que le phénomène Slam s’est récemment imposé dans le paysage musicale français. Au-delà de cet intéressant, mais réducteur forcément, crossover hexagonal, le Slam, pratiqué depuis le milieu des années 80, aux Etats-Unis, a révolutionné, vers les années 2000, la vie de Jonathan Rauscher (aka Jhon do Hazard), alors étudiant à Montpellier. Le flash, comme pour nombre de slammers, ce fut le film-manifeste Slam. Depuis, Joe continue de jouer avec les mots et les textes. A Montpellier, après moults ateliers sauvages, le garçon montera un projet associatif et alternatif, Inkorekt’Association. De retour à Mulhouse, Joe renoue avec le Slam du côté du Poussin Vert à Colmar. C’est là, qu’il rencontre Frédéric Duvaud (aka Fred H). Ce Strasbourgeois, bibliothécaire à Mulhouse, pratique l’improvisation théâtrale et s’affirme néo-conteur.
Démocratiser la poésie, la dépoussiérer de ses poncifs encombrants
Joe et Fred unissent leurs voix et leurs passion avec l’envie d’ouvrir le format Slam à l’art oratoire en général. « On ne s’interdit rien, aucune forme de textes : écrits, lus, parlés, contés, improvisés, rythmés… Il s’agit de permettre aux mots d’investir l’espace public et urbain ». Ce sera donc du Spoken Words, titre générique de la première soirée, fin janvier au bar l’Avenue à Mulhouse. Un rendez-vous acrobatique, concocté dans l’urgence, qui, contre toute attente, rassemble un large public conquis par cette drôle de discipline. Et c’est dans cette dynamique du Slam que s’engouffre dans la foulée la Direction Départementale de Jeunesse et Sport, flanquée de l’association Old School et du Noumatrouff. A la clé, un stage de formation au Slam et une soirée au bar Les Copains d’Abord à Mulhouse. Pour Jonathan Rauscher, le Slam « est un mouvement artistique, culturel et social marqué par la volonté de rendre la création et l’expression orale accessibles au plus grand nombre : démocratiser la poésie, la dépoussiérer de poncifs encombrants. Le Slam donne la parole à celui qui la veut, le temps d’un texte et quelque soit son style, du coup de gueule salutaire à la badinerie improbable ». Aujourd’hui, une dizaine de personnes s’est agrégée autour du collectif La boite à rimes. Et à raison d’un ou deux ateliers hebdomadaires, la petite bande prépare de nouveaux rendez-vous, invente des textes, autour de sons, d’images, de livres, journaux ou tracts électoraux. C’est une nouvelle fois à l’Avenue (en face de la Tour de l’Europe à Mulhouse) que La Boite à rimes invite à jouer avec les mots, ce jeudi 26 avril, à partir de 20h30. On retrouvera ensuite ces slammers à la librairie Bisey à Mulhouse pour un commando littéraire (le 29 mai), au festival Loutfibus et sur la grande scène de Rencontres et Racines, le 23 juin, à Audincourt.
Daniel Carrot
Contact. boite.à.rimes@gmail.com
Le collectif La Boite à rimes. (Photo DNA)
© Dernières Nouvelles D’alsace, Mardi 24 Avril 2007
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