Depuis le début du festival Bêtes de Scène, les Internautes du monde entier peuvent assister aux concerts du Nouma par web interposé. Une première en France.
LA CONCURRENCE entre les concerts et le cyber-café installé sur la petite scène du Noumatrouff devient serrée. Il faut dire que ce dernier n’en finit plus d’épater les foules. De quoi s’agit-il ? De proposer à toute personne équipée d’un modem de voir, en direct ou en différé, les concerts proposés dans le cadre du festival Bêtes de scène, dans leur intégralité et avec une qualité de son exceptionnelle. Vous avez manqué le concert d’Alfredo Rodriguez samedi soir ? Pas de problème, cliquez là et vous y serez. Et ça marche : un Internaute américain a remercié les concepteurs du sytème pour avoir passé la soirée – par web interposé – en compagnie d’Asian Dub Foundation.
PETITE MERVEILLE
Cette petite merveille technologique est le fruit du travail acharné de Gareth, bidouilleur de génie, qui s’est donné pour mission de développer les potentialités de la toile d’araignée Internet. D’origine anglaise, aujourd’hui installé à Colmar, Gareth travaille depuis plus d’un an sur les transferts de données à distance. Johnatan, son comparse, également ressortissant britannique, est lui ingénieur informaticien à Soultz. Il profite de son temps libre pour assister Gareth. Vice-président d’Agora Guebwiller, Jonathan était en contact avec la fédération Hiéro depuis quelque temps.
MODE D’EMPLOI
« J’ai fait la connexion entre les capacités de Gareth et ce qu’avait envie de mettre en place Jean-Luc Wertenschlag. Il y a six mois, la technique était en place. Jean-Luc nous a fait confiance et voilà comment nous sommes arrivés là », raconte Jonathan. Alors, comment ça marche ? Une caméra filme en couleur le concert, à raison de 5 à 10 images par seconde. L’image et le son, numérisés, sont alors digitalisés par l’ordinateur. Les données, en langage binaire (une suite de 0 et de 1) sont alors prêtes à être envoyées sur Internet.
QUALITÉ DU SON
La transmission passe par le réseau numérique intégré de service (RNIS de France Télécom), puis arrive sur le serveur, installé à Strasbourg et est ensuite redistribué sur Internet. Les pages Hiéro (http:// www.fede-hiero.com) donnent le mode d’emploi pour accéder aux concerts. « Nous avons privilégié le son à l’image. Sur Alfredo Rodriguez par exemple, l’image change toutes les 10 secondes. D’ailleurs, contrairement à l’idée reçue, le son est beaucoup plus difficile à retransmettre que l’image. Avec ce système de compression du son, la qualité d’audition est très bonne », souligne Gareth. Avec un casque stéréo, le son est quasiment celui d’un CD. « Vu les contraintes auxquelles nous étions confrontés, je crois que nous avons fait du mieux que nous pouvions. Nous avons atteint notre objectif : élargir les possibilités d’informer les gens de façon pertinente. Proposer des divertissements de qualité s’inscrit dans cette logique », conclut Jonathan.
Anne SCHURRER
Au-dessus de la grande scène, Gareth surveille ses machines. « Ce qu’on réussi à faire ici, c’est d’effacer les distances et c’est magique ». (Photo « L’ALSACE » – Darek Szuster)
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