Avec son Atelier d’art mobile (qu’elle écrit en un mot), Muriel Hasse-Collin distille ses créations textiles qui mêlent des images désuètes et des couleurs acidulées.
Article paru le 03/03/2013 dans le quotidien régional L’Alsace • Texte et photos : Dom Poirier
Situé proche du tribunal de grande instance à Mulhouse, le logement de Muriel Hasse-Collin et de sa petite famille fait également office de show-room. En montant les escaliers, on découvre déjà une partie de son travail avec des toiles imprimées inspirées de ses collages, textiles ou papiers. Au premier étage, la cuisine et la salle de bain sont largement ornementées de mosaïques. « J’en réalise également pour des collectivités ou chez les particuliers, intégrant parfois des objets personnels » , illustre l’artiste.
La vie en « appartelier »
La décoration est haute en couleur, affichant au fil des créations l’évolution de son travail. Nappes, coussins, horloges, toiles, rideaux… le salon n’est pas épargné. Un salon qui accueille une machine à coudre et un bel ordinateur où Muriel traite ses photographies. « Je prends mes propres images pour le travail de couleurs et de textures. Je fais des gros plans de nature, de fruits, etc. Pour ce qui est du collage proprement dit, je le réalise à l’étage, dans mon atelier. » La demeure est vaste, mais l’espace est légitimé par la présence de trois enfants et d’un joli stock de tissus et de papiers imprimés en tout genre. « Je me suis fait maudire à cause du poids des cartons lors de notre déménagement à Mulhouse », s’amuse-t-elle, face à cet amas de matières premières.
Si le duplex de Muriel Hasse-Collin est intimement lié à son atelier, c’est que la créatrice a voulu mêler vie de famille et création textile. « Depuis que les enfants sont plus grands, je me consacre presque entièrement à mon atelier d’art mobile » , explique la designer textile. Un concept (qu’elle écrit : Atelierdartmobile) que Muriel a créé il y a huit ans pour animer des ateliers d’arts plastiques pédagogiques auprès des enfants. Des ateliers portés par quelques structures de la Ville de Kingersheim. « Nous avons réalisé de nombreuses fresques avec des enfants de 9 mois à 12 ans ainsi que leurs parents » , se remémore-t-elle, enthousiaste.
De nouvelles collaborations
Avide d’émulation artistique, Muriel aime s’entourer d’autres créateurs. Elle a débuté en 2010 en réalisant une série de Petits cahiers avec l’illustratrice Fanny Delqué. Elle poursuit avec Estelle Specklin et sa marque de vêtement Poupet Pounket en fabriquant des kits de robes à faire soi-même. Puis elle illustre les nouvelles érotiques de la sulfureuse Lucie Lux. Il en découlera également une gamme de badges disponibles à la Vitrine, comme beaucoup de ses créations.
Aujourd’hui, elle travaille avec Ferni, un jeune créateur aussi brillant qu’insolant. « Il est super créatif du haut de ses 20 ans et je le conditionne un peu » , tempère Muriel. Elle crée d’ailleurs le merchandising de son groupe les Enfants modèles. Mais elle ne compte pas s’arrêter là, car elle a déjà en tête de collaborer avec Lili Aysan ou encore Clémentine Martinez. Quand la machine est en marche…
SE RENSEIGNER
Sur le site internet de Muriel Hasse-Collin : atelierdartmobile.free.fr
L’OBJET
Le pouf aux fruits
Installés au village pro des Eurockéennes de Belfort depuis deux ans, les poufs aux fruits de Muriel Hasse-Collin se sont également illustrés l’été dernier sur le trottoir de la Vitrine, à Mulhouse. Muriel en a réalisé 16 exemplaires en utilisant des gros plans de rhubarbe, de mirabelles, de framboises, de myrtilles et de cerises givrées. Elle y a associé des images de baigneuses ou de pin-up des années 50, son sujet de prédilection.
Le pouf est utilisable en intérieur et en extérieur. Les motifs sont imprimés sur microfibre anti-UV et lavables d’un coup d’éponge. La structure est en polystyrène expansé, spécialement réalisée par une société haut-saônoise (avec une densité de 30 kg au mètre cube, pour être précis). Comptez 280 € pour le 50/60/60 cm et 500 € pour le 120/50/60 cm. En vente à la Vitrine.
Parcours Formation
Collégienne, Muriel Hasse-Collin se vouait à une carrière de restauratrice d’œuvres d’art. À 19 ans, elle entre à la Haute école des arts du Rhin (Hear, anciennement le Quai), à Mulhouse, en section design textile. Deux ans plus tard, elle revient à ses premières amours en suivant un Deug d’histoire de l’art à Strasbourg. En 1994, Muriel termine son cycle de cinq ans à l’école mulhousienne des beaux-arts. En fin de cursus, elle découvre l’univers des créateurs de motifs d’impression à Paris. « C’est un milieu très dur, exigeant et mal payé. Il est même fréquent de voir dans le commerce des motifs qui nous ont été refusés » , justifie l’artiste. En parallèle, avec son époux Jean-Damien Collin, ils créent la fédération Hiéro Colmar, avant de s’installer durablement à Mulhouse.
Aujourd’hui
À l’origine de la Vitrine, la boutique des créateurs locaux de l’association Old School (avenue Kennedy à Mulhouse), Muriel travaille régulièrement en tant que bénévole, vendant parfois ses propres créations.
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