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Photo du rédacteurJean-Luc Wertenschlag

Des idées pour DMC – par Marie-Claire Vitoux

Des idées pour DMC

Vous m’avez demandé de rêver, je suis trop dans la bataille politique en tant que présidente du Conseil Consultatif du Patrimoine Mulhousien pour ne pas avoir désappris à le faire : face aux entrepreneurs et aux hommes politiques, le rêve pèse de peu de poids en plus de susciter les sarcasmes.

DMC est un véritable écosystème urbain : le réfectoire dans son parc est le symbole de ce que DMC, ce n’est pas seulement un lieu de production. Une usine, c’est d’abord un lieu de vie où des hommes et des femmes passent une longue partie de leur temps de vie. DMC, c’est aussi la cité ouvrière depuis 1853. L’entreprise a fabriqué de la vie et de la ville au moins autant qu’elle a fabriqué des indiennes.

L’enjeu de demain, c’est de donner vie, une autre vie, une deuxième vie à ces bâtiments.

Relier ce site à la ville en l’arrimant par des voies piétonnes et des transports publics non polluants permettant à DMC d’aller à la rue du Sauvage mais aussi installer à DMC des équipements qui fassent venir les « hyper-urbains » (de l’hyper-centre) vers DMC, telle pourrait être la tâche assumée par un lieu de culture sur DMC. On a déjà le Nouvel Espace Culturel de la Filature, inutile me semble-t-il d’en tenter un autre. La culture, c’est aussi et peut-être d’abord une pratique et pas seulement une consommation : là pourrait être ce que le NEC DMC aurait de neuf.

DMC est un lieu de travail: il doit le rester et continuer à accueillir de nouvelles activités de production et de services. Sa localisation au nord de la ville à proximité de l’autoroute (mais hélas sans voie de Tram encore) devrait faciliter l’attraction d’entreprises sur DMC.

Chaque bâtiment de DMC est d’une architecture assez polyvalente pour accueillir des activités de services variées : dans ce quartier, il faudra des médecins et des kinés, des commerces, des coiffeurs, des épiceries et des cafés.

Depuis une trentaine d’années, la ville s’est perdue dans la périphérie : ses classes moyennes se sont jetées et souvent perdues dans l’accession à la (petite) propriété et ont souvent perdu leur temps de loisirs dans les trajets pendulaires boulot-dodo. La crise énergétique aspire à nouveau les habitants vers la ville et DMC peut les accueillir dans une gamme variée de logements et surtout trans-générationnels.

L’une des conditions, à mes yeux d’ailleurs, la principale pour que le DMC de demain parte avec toutes les chances de son côté, c’est que le site de DMC (y compris les bâtiments non rénovés qui n’appartiennent pas à la Ville-Serm comme la filature (Superba maintenant) de 1812) soit respecté dans son intégrité et sa cohérence. Respecter son intégrité ne veut pas dire le respecter intégralement. Un bâtiment peut devoir être détruit. Mais avant de le détruire, faisons tourner la machine de démolition sept fois autour de lui : il faut que le nouveau projet urbain fasse la preuve qu’il ne peut fonctionner en conservant ce bâtiment. A cette condition-là seulement, la destruction est envisageable.

 Marie-Claire Vitoux 

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