Article paru dans le Journal L’Alsace le 30 mai 2007 Ce pourrait être le slogan de la 2e édition du festival Elephonic, du 30 mai au 3 juin à Mulhouse. Avec la volonté affichée de poser des questions qui font mal aux oreilles, et une programmation curieuse de friandises musicales qui grattent.
Le constat qu’il est de plus en plus difficile de s’exprimer artistiquement à Mulhouse, en faisant un peu de bruit, a amené l’association Contigo Cultural Corporation à donner naissance l’an dernier au festival Elephonic. « Sons réfléchis pour réflexion sur le bruit », voici le joli programme de ces bénévoles iconoclastes qui refusent (presque) toutes les subventions. « Concerts interdits de fait, porteurs de projets musicaux victimes de tracasseries administratives multiples, absence d’écoute des décideurs politiques, fuite de talents culturels vers d’autres cités plus accueillantes » : les membres de l’association citent plusieurs exemples. Le débat citoyen programmé mercredi soir dressera l’état des lieux de la nuit mulhousienne. L’approche des élections législatives devrait garantir la présence de quelques élus locaux. En apéro-concert, on découvrira le rap joyeux et rafraîchissant des jeunes Mulhousiens Asskar, membres du collectif Pomerium. Et en dj post-blabla, c’est le vétéran tout-terrain Fanfan qui devrait réunir tout le monde, entre expérience et défrichage.
Jeudi, on se lâche
Jeudi, on se lâche ! Avec une soirée Claque-Son, et la possibilité d’exprimer librement des sons… Des mots ? Des notes de musique ? Des onomatopées ? Des hurlements ? Attention, pas de concert, car pour cela il faudrait une autorisation municipale… Vendredi, retour d’un grand classique bollwerkien, le fameux Barathon, parcours de concerts dans les bars. Avec une carte blanche confiée au collectif dijonnais Sabotage, et la possibilité de se promener entre quatre espaces culturels conviviaux, pour découvrir Mulhouse en musiques différentes et dérangeantes, pour goûter les sons d’ailleurs. Samedi, on démarre à 18 h à la chapelle Saint-Jean avec le vernissage du musée sonore de « Tous nos bruits perdus ». Un programme alléchant d’installations vidéo, de Phoenix ressuscité (l’ancien palais des fêtes de la rue des Trois-Rois récemment détruit), de retransmission en léger différé du match de foot OM-FCM 1990, d’écoute de bruits oubliés comme des dizaines de groupes rock de la cité et d’ateliers pour enfants où on construira des éléphants. Le soir, grand final au Noumatrouff, avec ces performers trop rares de Von Magnet, qui triturent le flamenco façon électro, qui inventent un romantisme industriel beau comme une usine où tout le monde s’aimerait. Avec l’indispensable bidouilleur de sons Bouto pour oublier de rentrer minuit passé.
Y ALLER Chapelle Saint-Jean, café Rey, Copains d’abord, Atomika, Greffier et Noumatrouff, au 30 mai au 3 juin. Tout est gratuit sauf samedi soir, entrée 10€, membres Hiéro 5€.
J.-L.W.
Von Magnet, la fièvre flamenco électro du samedi soir
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