L’ILLUSTRATION FAIT MOUCHE
Schiltgheim – Schilick on carnet : L’illustration fait mouche
Durant deux jours et demi, Schilick on carnet, le salon de l’illustration et du livre jeunesse de Schiltigheim, n’a pas désempli. Avec une fréquentation qui a augmenté de 25 % et des visiteurs souvent à l’étroit.
Innovation de la 5 e édition, la Schilick on radio où le maire Jean-Marie Kutner a fait part de ses ambitions pour l’avenir du salon. PHOTO DNA – Sophie WEBER
Que la fréquentation d’un salon augmente quand sa durée s’allonge, rien que de plus normal. À ceci près que les organisateurs de Schilick on carnet pensaient éviter la cohue des années passées avec une demi-journée supplémentaire d’ouverture.
Il n’en fut rien. Les mordus de l’illustration ont afflué au Brassin dès le premier jour. Et l’affluence a fini par atteindre des sommets. « Un peu plus de 5 000 personnes, soit une augmentation de 25 % » estimait hier Sara Sghaier, chargée par la ville de Schiltigheim de l’organisation de ce salon.
À l’entrée, le flux a dû être interrompu à plusieurs reprises pour éviter l’engorgement. Et les visiteurs ont sagement attendu dehors. Idem à l’intérieur où certains n’ont pas hésité à patienter deux heures pour une dédicace. Pas de quoi cependant ternir les retrouvailles entre illustrateurs et lecteurs, avec de plus un moment de folie lors du concert des Weepers Circus.
Sur le thème de la liberté d’expression, le partenariat avec la Maison du Jeune Citoyen a mené à deux opérations réussies, Schilick on journal, avec l’illustratrice Éloïse Rey, et Schilick on radio, avec la radio MNE. D’autres innovations ont pimenté la sauce de Schilick on carnet : « C’était magique de raconter des histoires dans une yourte » s’amusait hier Nicole Grucker, bénévole de l’association Lire et faire lire.
Du côté des ventes, les livres se sont arrachés comme des petits pains, avec pas moins de 4 000 ouvrages vendus. Un effet de la multiplicité de l’offre à l’approche des fêtes. Emmanuel Didierjean, venu de Souffelweyersheim pour faire l’acquisition d’un livre, en a finalement acheté sept. Comme la plupart des visiteurs, il a salué la « belle organisation » et les « beaux partages avec les auteurs ». Et il a apprécié le coin prévu pour que les enfants bouquinent pendant que les parents piétinent…
Repousser les limites ?
À l’issue d’une cinquième édition qui a fait un carton, la question se pose. Schilick on carnet est-il arrivé à saturation ? Faut-il voir plus grand ? Samedi, le maire Jean-Marie Kutner a fait part de ses ambitions, à savoir faire en sorte que Schilick on carnet devienne, pour l’illustration jeunesse, ce qu’est le festival d’Angoulême pour la bande dessinée. Rien de moins. L’adjointe à la culture Odile Barreault a beau vouloir que le bébé dont elle a hérité grandisse, rien ne dit que les infrastructures schilikoises puissent accueillir un jour une telle manifestation. A moins, qui sait, que la tant attendue médiathèque ne voit enfin le jour.
N’y a-t-il pas un risque de nuire à l’ambiance conviviale du salon ? L’illustrateur strasbourgeois Jack Koch apprécie ce « salon à taille humaine », où « tous les illustrateurs sont bien placés » et où personne ne se retrouve « coincé dans un petit coin ».
En attendant, les villes voisines de Bischheim et de Hoenheim se félicitent de participer à ce salon par le biais des interventions des illustrateurs dans leurs écoles. L’an prochain, Reichstett devrait aussi rejoindre le club.
(Article de Sophie Weber paru dans les DNA le 14 novembre 2016 • http://c.dna.fr/edition-de-strasbourg/2016/11/14/l-illustration-fait-mouche)
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