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Sur le fil, entre candeur et mise en danger

Marina Krüger présente au grand public quelques-unes de ses réalisations sous forme de sculptures et de photographies. À découvrir jusqu’au 20 août à La Vitrine de Mulhouse.

Plasticienne récemment diplômée du Quai- l’École supérieure d’art de Mulhouse- Marina Krüger sort des sentiers battus, tant par le choix des matériaux de ses œuvres que par leurs dimensions. « Ayant l’habitude d’exposer mes installations artistiques en plein air, j’ai dû m’adapter à l’espace restreint de la galerie de La Vitrine », explique-t-elle.

Effectivement, ses précédentes œuvres exposées à Guebwiller avaient beaucoup d’envergure, comme ce kaléidoscope dont les parois en miroirs reproduisaient et démultipliaient à l’infini le reflet du visiteur.

Intitulé « En terrain miné », le dernier projet artistique de Marina Krüger, présenté sous forme d’ébauche à La Vitrine de Mulhouse, exploite la notion de danger, toujours avec un rapport à l’enfance. Ses « mines de sculpture » en verre ou les photos, réalisées par Marie Hibon, de ces mêmes mines frôlées par des pieds nus, symbolisent des situations où le corps se confronte aux risques et obstacles physiques. La nature duale de ce qui relève à la fois de la beauté et du danger nourrit son inspiration ; elle évoque parmi ses références, les travaux de Kader Attia ou Carsten Höller.

« Que fait-on face à des obstacles ? J’aime particulièrement expérimenter les situations de perte de repères. » À travers ses « blind portraits » (lire encadré), elle invite les gens à la dessiner – puis les croque à son tour – sans regarder le tracé du crayon sur la feuille. « La démarche est très intéressante, même si on est un dessinateur en herbe. On retrouve toujours les mêmes détails physiques, tels que la mèche sur mon front », note-t-elle. Dans une époque régie par les règles et les conventions, l’artiste compte mettre à l’épreuve nos sens et nos perceptions dénaturés par la standardisation des modes de vie.

L’enfance est un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. Intervenant dans les établissements scolaires, comme au lycée Storck de Guebwiller ou au collège Jean-Macé de Mulhouse, elle apprécie la dimension ludique dans l’art, comme en témoigne sa marelle en miroir, toujours avec cette notion de rapport à soi, à son corps, « dans un jeu de perceptions ». Parmi ses structures de « mine de verre », on est interpellé par le corps d’une poupée Barbie recouvert d’une peau de lait qui lui rappelle un « vieux souvenir d’enfance traumatisant lié à l’odeur ».

Ayant récemment exposé à Paris et en Bosnie-Herzégovine, Marina Krüger a également pris part à un projet d’intervention à connotation sociale en collaboration avec l’association Acces de Mulhouse qui œuvre dans le domaine de la réinsertion.

Y ALLER Jusqu’au 20 août à La Vitrine, 53 avenue Kennedy à Mulhouse. Ouverte du lundi au samedi de 11 h à 19 h. Renseignements : 03.89.33.11.11, www.danslavitrine.com, entrée gratuite.

Amaury Wasner

À travers « son œil de verre », Marina Krüger vous convie à ses expériences de dessin à l’aveugle, jusqu’à bouleverser votre perception. Photo Darek Szuster

(article paru dans le quotidien régional L’Alsace le 07/08/2012 • www.lalsace.fr)


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