Sur les sentiers de la gloire
Old School et le Noumatrouff ont décidé d’offrir à certains groupes haut-rhinois un accompagnement personnalisé.
Tous les musiciens vous le diront : le tout n’est pas de jouer, encore faut-il être écouté. D’où la nécessité d’élaborer une solide stratégie de développement, histoire de mettre toutes les chances de son côté. Un dossier de presse bien ficelé ou un site internet ne font certes pas tout. Mais ça aide… Forte de son expérience avec La vieille école, l’association mulhousienne Old School a donc décidé de prendre le taureau par les cornes. Elle vient de lancer sa propre agence de promotion d’artistes, avec le soutien du fonds social européen. « Nous nous sommes dits qu’à force de rencontrer des gens, de trouver des plans de concerts et de négocier des partenariats, un travail plus collectif pourrait être mis en oeuvre, d’autant que nous sommes très sollicités », explique son directeur Jean-Luc Wertenschlag. Une dizaine de groupes se sont vus proposer les services de l’agence, choisis parmi ceux présentant le plus fort potentiel : Sons of Disco, Denis Scheubel, Denum, Parano, Force Fed, Divas, Ahmed el Salaam, La vieille école, Keven Swift… Après recensement de ses besoins, chacun bénéficiera d’un accompagnement personnalisé. L’objectif ? Faire accéder un groupe de l’écurie à une notoriété nationale. « C’est plus un tremplin qu’on essaie de construire qu’une tour d’ivoire », commente Jean-Luc Wertenschlag. Si jamais quelque chose se passe avec un groupe, il va nous quitter, on le sait ». Des actions de promotion spécifiques viendront compléter le dispositif : à Mulhouse, elles prendront la forme d’une série de concerts dans les bars de la ville, en février. Et Old School projette d’organiser des soirées alsaciennes à Paris afin de faire connaître la scène régionale. Stratégiquement, cela pourrait avoir lieu juste avant le Printemps de Bourges… Un bonheur n’arrivant jamais seul, le Noumatrouff dégaine au même moment une offre similaire, avec cette fois l’aide du Conseil général du Haut-Rhin et du Conseil régional. « Cela existait déjà avant, mais maintenant on le formalise », précise Olivier Dieterlen, bien décidé à voir la structure jouer à plein son rôle de centre de ressources pour les musiques actuelles. Là encore, la formule de l’accompagnement personnalisé a été retenue. Qu’il s’agisse de trouver des dates de concerts, peaufiner sa scénographie ou élaborer du matériel de promo, le Noumatrouff met toutes ses compétences à disposition. Quitte à recourir à des intervenants du Conservatoire de Mulhouse pour tout ce qui concerne l’aspect artistique. Deux groupes se sont déjà vu proposer une convention : Last Minutes et Valiumvalse. D’autres sont en négociation. Concurrentes, les deux initiatives ? Complémentaires, plutôt. Chez Old School comme au Noumatrouff, tout le monde tombe d’accord sur la nécessité d’accompagner davantage les musiciens. Et toutes les bonnes volontés sont les bienvenues : « pour faire décoller la scène locale, il faut des lieux de diffusion mais aussi des labels, des tourneurs, des éditeurs…C’est tout un tissu qui fait que des groupes peuvent émerger », estime Olivier Dieterlen. Issu de la scène strasbourgeoise, Abd al Malik vient tout juste de percer. La prochaine découverte alsacienne sera-t-elle enfin haut-rhinoise ?
Jean-Michel Lahire
Renseignements : www.old-school.fr et www.noumatrouff.com
Le Noumatrouff. Et La vieille école.
© Dernières Nouvelles D’alsace, Samedi 20 Janvier 2007. – Tous droits de reproduction réservés
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