Pas de shérif pour faire la loi
« Wanted piétons marrants ou vifs », pouvait-on lire vendredi sur les affiches de « L’Arsenal fait sa loi ». Une opération qui a fait crépiter les décibels et la lumière dans le quartier.
Organisée en partenariat avec Scènes de rue, les commerçants, les riverains, la fédération Hiéro et le service culturel de la Ville, la programmation éclectique de « L’Arsenal fait sa loi » (concerts, débats, expositions) connaît un franc succès auprès d’un public venu nombreux découvrir une palette d’artistes locaux éparpillés entre la place de la Concorde et la rue de la Loi. Vendredi soir, sous les étoiles, à travers les rues illuminées par les néons des enseignes commerçantes et les projecteurs de scène, il régnait un esprit de fête contagieux. La fusion de genres musicaux riches et les animations de rue ont favorisé les rencontres entre les générations et le dialogue entre les habitants. Un secteur particulièrement animé
« Il faudrait que le secteur piétonnier à Mulhouse se multiplie par vingt car il y a une mixité entre commerçants, associations et institutions, qui dépasse les clivages traditionnels », a expliqué Jean-Luc Wertenschlag, président du collectif, lors d’un débat public au café le Greffier, en présence de l’adjoint au maire à la culture, Michel Samuel-Weis. Le débat concernait l‘avenir de ce secteur de la rue de l’Arsenal particulièrement animé tout au long de l‘année grâce notamment à une concentration de petits cafés et de restaurants qui la rend conviviale. « Il faudrait aussi une présence participative des Mulhousiens au conseil municipal, a encore précisé Jean-Luc Wertenschlag, en ajoutant que, le public doit avoir sa tribune d’expression ». Si, selon Mathieu Nico, président de l’association Arts média production, impliquée dans l’organisation de cette manifestation, « l’espace piéton s’intégrerait bien au nouveau visage de Mulhouse, après la mise en service du tram-train », la piétonnisation de la rue de l’Arsenal semble, en revanche, vouée à l’échec selon l’adjoint au maire. « Il est impossible techniquement d’en faire une rue piétonne, on se heurte à des problèmes d’ordre urbanistique », a indiqué Michel Samuel-Weis. « Il faudrait entre autres songer à l’aménagement d’un parking. Par ailleurs, une enquête publique est en cours pour connaître le point de vue des riverains », a-t-il insisté en rappelant que la vie culturelle est « un ensemble de strates, d’animations diverses où le théâtre de rue a aussi sa place ». Et côté animations justement, le public a répondu présent et a apprécié : « C’est génial ce genre de plan ! s’est exclamé Dario, à Mulhouse on tourne en rond et ça fait du bien à la jeunesse de vivre des soirées festives comme celle-ci ». « Il est dommage que certains établissements n’y aient pas participé », relève cependant Florent. « On a tenu à varier les genres, pop rock, ska, jazz, punk, funk, soul, afrobeat. La fête permet aux musiciens de retrouver leurs fans dispersés et de nouer de nouveaux contacts », constate Stéphane Nachbaur, technicien à la régie générale. La concertation entre commerçants et l’information aux habitants ont donc parfaitement fonctionné et les noctambules mulhousiens ont pu déambuler sous les accords chaleureux des instruments de musique dans la magie du plein air. Même la musique assistée par ordinateur, distillée par Alain Schieb, n’a pas failli durant cette nuit étoilée.
Rafik Bouaziz
Le Jazz Manouche a accompagné les dîneurs attablés sous la lune.
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